L’installation n/d (un dédale) se compose d’un panneau de bois de 3m50 de haut sur 1m53 de large, posé au sol et appuyé à l’oblique sur le mur, et d’une vidéo projetée sur son versant intérieur. La projection, de 50 cm de diagonale, s’irise sur la surface noircie, à l’aspect particulier du graphite de charbon, du panneau qui a été calciné. L’image est constituée de plusieurs pans architecturaux aux géométries anguleuses, éclairés de bleu, rose et vert néon. Placés les uns derrière les autres, ils apparaissent par légère transparence et au travers de leurs ouvertures respectives. Presque imperceptiblement, ces pans s’opacifient ou s’effacent, variant leur succession dans l’espace en profondeur.
Je décrivis cette installation à Sarah Duby et João Vilhena, lors de nos conversations au sujet de cette exposition. Elle en est absente.
Le dessin à la pierre noire et craie blanche Pinholes, 120 cm sur 80 cm, est la reproduction agrandie d’une carte postale du début du XXème siècle. Il se compose d’un personnage central, en pied, et d’éléments de décors. Le personnage porte le maquillage et les vêtements d’un Pierrot. Il tient de sa main gauche une palette de peintre sur laquelle il applique de sa main droite un pinceau. Le haut du corps et le visage sont tournés vers nous, les jambes et les pieds vers l’arrière, dans une torsion improbable. à sa droite, un socle sur lequel est posé un petit cube dont une des faces présente un trou d’épingle. A sa gauche, un croissant de lune en carton-pâte repose au sol. Le fond est occulté par un rideau noir, s’entre-ouvrant à sa base sur la lumière d’un arrière-plan. La carte postale est criblée de dix-huit trous de punaise, elle-même figurant au sommet de l’image.
João me décrivit cette pièce réalisée en 2011. Elle est absente de l’exposition.
La série des images Sans titre, chacune 19,7 sur 21 cm, dix tirages jet d’encre sur papier Baryta, collés sous diasec et sur un empilement de cinq plaques d’aggloméré, ont été réalisées au scanner. Des formes géométriques se détachent sur un fond noir. Certaines sont triangulaires, d’autres sont des quadrilatères convexes. Seule une des images contient un pentagone irrégulier. Certaines formes sont d’un blanc uni sur toute leur surface, tandis que d’autres présentent un dégradé vers le gris foncé ainsi qu’un liseré sur un de leur bord. Cela indique leur position, à l’horizontale ou à la verticale, par rapport à la surface vitrée sur laquelle elles sont disposées. Chaque image contient de deux à neuf découpes blanches. Sur quatre images de la série, la découpe se complexifie en un tracé irrégulier, dû à son déplacement au cours de l’opération de prise de vue par le scanner. Des détails colorés apparaissent, défaut de matière de certaines découpes, restes de ruban adhésif, ou interprétation du mouvement lors du passage de la lampe.
Sarah a réalisé ces images en 2011. Elles sont absentes de l’exposition.
Les œuvres décrites ci-dessus sont constitutives du dialogue tissé entre nos pratiques, et sous-jacentes au choix des œuvres exposées. Leur présence est latente comme l’est celle du mythe de la nymphe Echo, dont le corps s’est dématérialisé à la suite de son amour déçu pour Narcisse. Il est question ici d’échos spatiaux et visuels. Des variations et possibles pertes qui façonnent la répétition des espaces. Des doubles conformes et faux. Des creux, arrière-plans et détails qui s’éclipsent. Le vestibule et les canaux semi-circulaires, espaces architecturaux ou anatomiques, propagent les réverbérations.
Texte pour l’exposition “Le vestibule et les canaux semi-circulaires”, 2013, Florence Girardeau.