Le cadre reste fixe pendant les 10 minutes de la vidéo. Les vaguelettes à la surface de l’eau sont en mouvement. L’image est ralentie.
Une voix égrene un texte sans propos si ce n’est des constatations quant à l’état présent. Cette voix semble venir du tonneau qui flotte sur l’eau. Elle s’adresse la plupart du temps au spectateur, évoquant la possible situation de l’émetteur de la voix dans le tonneau, et la situation de la personne qui regarde la vidéo.
D’autres sons sont parfois audibles, tels des aboiements de chien au loin et de brefs pépiements d’oiseaux.
Il est parfois impossible de distinguer les mots. Le volume sonore est bas et nécessite l’attention.
L’image projetée est celle d’un lac où flotte un bidon coloré ; elle est ralentie à l’extrême.
Une voix s’adresse à vous, vous demande d’attendre. Vous tolère.
C’est lent, c’est long, rien ne se passe, tout passe, et pourtant, ce n’est pas la sérénité promise. Il y a là, sous-jacente, une odeur rance, celle qu’on voudrait bien oublier. Ça nous tient, ça nous retient.
Le confort de la peau sur le métal et de la tête baissée. Peu importe et c’est tout.
Un système clos.
La voix crée l’affect dans le rapport objet-horizon.
On désire un peu plus de patience.
2003/ projection vidéo / son / dimensions variables