Deux choses vues dans la nuit


Après le vacarme, après le grondement  de rue en rue gonflé de rue en rue en une masse de présence continue, après ces heures où on écoute le grondement, quand il n’y a plus
que ces sons solitaires très dessinés, dans leur trajectoire. Le véhicule transporte ses passagers endormis et dans la ville inconnue traverse les cercles de son plan, jusqu’en un centre désigné,
et là, au milieu des échafaudages et de la rue crevée en sable gris,  dans cet espace encore indéfini qui se construit, on voit les hommes qui vont pisser un peu plus loin, et quelques
autres des femmes aussi prennent leurs bagages dans le coffre, et là au milieu du sommeil ils s’en vont. 
Là au milieu du rien du froid au milieu du ciel au milieu de la machine qui gronde, des hublots clôts et des masques en tissu bleu, des corps assis lourds immobiles, au milieu du sommeil
interrompu par cette lumière en face dessous, il y a cette ville trop proche, d’une lumière électrique, trop proche et très dessinée, c’est peut-être elle qui est trop haute, plusieurs villlages
embrumés, et surtout, proches, et surtout, immobiles, sous l’aile.